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Le mot du Président

Je me suis rendu le 8 avril, à titre privé bien évidemment, à Friedrishchaffen, sur la rive allemande du lac de Constance, pour visiter le salon "Aero 2017", le plus important salon d'Europe entièrement consacré à l'aviation générale, et l'on pourrait même dire à l'aviation légère. En effet, si une dizaine de machines destinées à l'aviation d'affaires étaient rassemblées en dehors des halls d'exposition, le sujet était bel et bien l'aviation légère, du drone de loisir au luxueux avion de voyage, en passant évidemment par le monde de l'ULM sous toutes ses formes et déclinaisons.

Cette visite s'avéra passionnante, car j'ai pu non seulement y découvrir de superbes machines, mais aussi y appréhender de façon assez précise ce que va probablement devenir notre aviation dans les quelques années qui viennent. C'est la raison pour laquelle, loin de la prétention de vous livrer un travail de journaliste, j'ai souhaité partager avec vous ces impressions fortes et ainsi vous inviter à une réflexion commune sur les perspectives de notre activité et, par conséquent, de notre club.  

Mais que cette réflexion ne nous empêche surtout pas de profiter des beaux jours qui se présentent enfin :

Bons vols...

 

L'avion de voyage 4 places... Désillusion...

La majorité des membres d'aéroclub ont pour principal objectif le voyage aérien en famille à courte distance (entre 1 et 2 heures de vol du point de départ en moyenne). C'est ce profil qui a fait la réussite des Cessna 172, DR400 et autres Rallye ou TB10. Que reste-t-il aujourd'hui de ces modèles produits à parfois des milliers d'exemplaires, de quelles évolutions vont-ils se doter pour être encore plus confortables et sécurisants ? La réponse est : rien ou presque.

Sur le stand ROBIN, perdu au fond d'un hall presque comme un paria, le DR400 parait bien dépassé avec son look des années 80... Pas d'autre avion français en vue, pas de 172 sur le stand Cessna, les américains Piper et autres Mooney brillent par leur absence... Seul rescapé du naufrage, le Tecnam P2010, copie clinquante du Cessna 172, mais dont les performances restent somme toute limitées dans la version de base (hélice à pas fixe) malgré ses 180 cv.

Pourtant de nouveaux 4 places sont en présentation à ce salon ; des bimoteurs, d'abord, surtout chez Diamond avec les DA42 et DA62, entre 1 et 1.5 millions d'euros. Trop cher, on regarde à côté... Cessna présente le Corvalis TT à aile basse, Diamond le DA50, deux avions superbes... vus de loin, car on nous fait comprendre que ces merveilles ne sont pas pour nous, tout simplement en réservant l'entrée des stands aux seuls VIP. Il est vrai que l'on ne voit pas quel aéroclub pourra sortir entre 600 et 900 000 € pour faire son choix entre ces modèles "PREMIUM", qui courent après le succès de CIRRUS.   

Alors, quel avenir pour nos clubs ? Là, il faut bien le dire, le moral tombe...

                                                 

                     Le nouveau CESSNA CORVALIS TTX - 4 places - 315cv turbo - 435 km/h - 650 000 $ 

                                      

 L'Arlésienne

Comme dans la nouvelle d'Alphone Daudet, on ne le verra pas mais pourtant on ne parle que de lui sur le salon. Il s'agit bien sur du très attendu moteur ROTAX 915is, dont la certification est prévue pour octobre, et qui risque bien de complètement changer la donne de l'aviation dite légère.

On ne le voit pas mais il est pourtant bien présent, dans plusieurs machines expérimentales exposées desquelles il reste pour le moment défendu de lever le capot.

Il n'y a pas encore si longtemps, avouons-le, que nous autres, les "avionneux", étions un peu rigolards en parlant de ces moteurs de 100 cv maxi, silencieux, fonctionnant à l'essence auto, tout juste bons pour équiper les ULM. Seulement voilà, ces moteurs équipent maintenant des acions certifiés, y compris CDN, et démontrent chaque jour que leurs TBO de 2000 heures ne sont pas usurpés. Et quand on voit le rendement des versions 100 cv, il parait évident que la version 135 cv surcompressée aura au moins les performances de nos 160cv actuels, avec un poids inférieur de 30 à 40%, ce qui augmentera d'autant les capacités d'emport. Dès lors, il semble urgent d'attendre pour voir comment ce moteur peut faire évoluer le marché si pauvre des quatre places de loisir accessibles aux aéroclubs...    

 

Et l'avenir, alors ?

Un hall entier est consacré aux constructeurs ULM, et c'est bien là que les choses se passent ! Car ce petit monde fourmille, innove et remet en cause tous les standards et préjugés. Le temps du pendulaire est fini (un seul exposant), les tube et toile ressemblent déjà à des objets de collection, et l'on ne s'interdit rien, même pas d'équiper une réplique de STAMPE à l'échelle 3/4 avec un ROTAX !

Mais côté 3 axes, attention les yeux ! Des looks inouis, des finitions haut de gamme (Garmin 500 ou 1000, trains rentrants, intérieurs cuirs, ...) des performances à couper le souffle (au moins trois modèles revendiquent des vitesses de croisière supérieures à 300 km/h). Bref, une nouvelle approche pour une clientèle qui évolue.

Mais ce n'est pas tout, loin s'en faut. Car voici que ces constructeurs présentent aussi des avions, LSA ou VLA (de 600 à 750 kg de masse max), et quatre d'entre eux exposent des machines 4 places pour l'instant encore expérimentales ! Pionneer prend déjà des réservations pour son modèle 400 (en 100 ou 135 cv), le DYNAMIC WT9-4 (photo) termine son processus de certification et on trouve même un prototype chez Savannah !

                                   

Et si l'avenir de notre aviation était là ? Ces constructeurs ont maintenant des bureaux de design expérimentés, un véritable savoir faire, des sites de production performants et surtout, ils ont la capacité financière pour faire certifier de nouvelles machines car, et ils ne s'en cachent même pas, ils surfent sur un marché ULM plutôt juteux. Questionnés sur les aspects financiers, ils espèrent tous sortir ces 4 places aux alentours de 220/230 000 €, soit 25 à 40% moins chers que les DR400, PIPER ou CESSNA 172, dont la conception date de plus de 50 ans !

Et que dire pour les voyages à 2 de ces modèles LSA, 2 places, comme le BRISTELL (photo) qui espère proposer pour 200 000 € avec le moteur 915is une vitesse de croisière de 145 knots pour 750 kg de masse max, avec Garmin 500, pilote automatique et train rentrant en option ? Décidément, affaires à suivre...

                                        

 

 

Aéroclub du Gâtinais
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