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   Dimanche prochain 2 juillet : Café Croissants à MONTARGIS !

 

Tableau d'honneur et bienvenue

C'est Mathis THOMAS qui s'affiche au tableau d'honneur cette semaine, lâché par Pierre PLAWNER le 21 juin après 17 heures de double commande. 

Nous mettrons aussi au tableau d'honneur Patrick MAURIN et Jean Marc CHAMPART, qui ont assuré le convoyage des deux SPORSTAR à Haguenau ce mardi, avec une météo pas franchement attirante, pour permettre le renouvellement des certificats de navigabilité des appareils. Sans leur effort, nous aurions pu nous retrouver avec les deux SPORSTAR bloqués administrativement dans le hangar d'ici quelques jours. 

Nous souhaitons aussi la bienvenue à deux nouveaux élèves : Julia PIERRET, tout juste 15 ans, inscrite le 24 juin avec son B.I.A. en poche, de même que Allister FRANCHETEAU, 17 ans, inscrit le 3 juin. 

 

Jour le plus long

Nous avons réalisé une belle performance avec pratiquement 23 heures de vol dans la journée, mais, au delà du résultat, sans doute moyen, que cela nous donnera au classement national, cette journée fut une belle réussite d'esprit club, avec de nombreux participants, dont une quarantaine se sont retrouvés autour de la table dressée le midi sous les tilleuls.

Tous les avions ont été mis à contribution, et la météo plus que favorable a fait de cette journée un beau souvenir pour tous. Et au passage, un grand merci aux organisateurs(trices) qui n'ont pas ménagé leurs efforts, notamment pour accueillir ceux qui avaient "oublié" de prévenir de leur participation au repas.

 

13 mai 2017... La suite

Nous avons laissé Patrick et ses passagers au décollage de Granville... Voici la suite de son récit :

Le trait de côte change peu à peu d’aspect : les longues plages de sable font maintenant place à la roche. Nous arrivons à la Pointe de Carteret avec son grand promontoire rocheux. Je "plante" l’aile droite dans la grande antenne, au pied de laquelle se dressent le sémaphore et le phare. Un cercle pour les photos, puis c’est le tour du charmant petit port du Carteret.

A notre gauche nous voyons parfaitement l’île anglo-normande de Jersey et plus loin, dans mes 10h, nous apercevons Guernsey.

Nous poursuivons jusqu’à la Pointe de Rozel, puis la zone interdite P6.1 / 6.2 m’oblige à contourner les 2 réacteurs nucléaires de Flamanville et le chantier de l’EPR que nous distinguons très bien, enclavés au creux de la falaise haute de 70m. Je choisis de le faire par la mer.

Peu après, nouvelle zone interdite, cette fois-ci, c’est la P7… et l’immense centre de traitement des déchets nucléaires de la Hague. 

                      

Dans ce secteur « sensible », les personnels du SIV de Brest sont très attentifs à ma trajectoire. Comme je tangente ces espaces à une altitude variant de 700 ft à 1100 ft, ils perdent parfois mon écho radar et me demandent régulièrement ma position. Il faut avouer qu’ici, le GTN 750 est bien pratique !

Nous arrivons au cap de la Hague et son beau phare en mer qui marque le point septentrional du Cotentin. Pour les prises de vues, je descends quelques instants à 500 ft. Pompe à essence électrique enclenchée. De là, les forts courants de marée orientés en direction du sud-ouest sont impressionnants. Conscient qu’à cette altitude, la marge pour rejoindre la côte est nulle, j’écoute avec attention les sonorités du Lycoming en surveillant très régulièrement mes instruments moteur.

J’infléchis ensuite ma route à l’ouest pour rejoindre Cherbourg. Là encore, la présence de la DCNS, spécialisée dans la construction des sous-marins nucléaires, rend l’approche du port impossible (P81). Je prends donc bien au large. La rade est cependant parfaitement visible avec ses digues de protection et ses passes. Je reste au-dessus de l’eau afin d’éviter également la ZRT de l’aéroport de Cherbourg Maupertus. Heureusement que la consultation des Sup AIP s’est faite minutieusement.

Nous passons le phare du Cap Lévi pour rejoindre l’imposant et majestueux phare de la pointe de Barfleur. Avec ses 75m, c’est le 2ème phare le plus haut d’Europe.

                       

Inflexion au Sud pour le beau petit port de pêche de Barfleur atteint en quelques secondes. Puis c’est l’ensemble militaire défensif des forts de Tatihou et de la Hougue, construits par Vauban à la fin de 17ème siècle et les parcs à huîtres qui s’étendent sur des dizaines d’hectares.

A partir de là, nous remontons le temps 73 ans en arrière. Nous allons survoler les sites rendus célèbres par les évènements déterminants qui s’y sont déroulés lors du D-Day.

Pour débuter ce trajet chargé d’histoire, je mets le cap sur Ste Mère l’Eglise. Ce secteur marque la limite ouest du front, là où d’importantes opérations de parachutages des 101e et 82e divisions aéroportées américaines ont eu lieu dans la nuit précédant le débarquement, pour contrer les contre-offensives allemandes entre Ste Mère l’Eglise et Carentan.

Je ne peux m’empêcher de m’imaginer aux commandes d’un des 811 Douglas C47 qui ont opéré cette nuit-là. A 300m en-dessous, le bocage si accueillant aujourd’hui avait été en grande partie inondé par les allemands justement pour compliquer toute progression ennemie.

Le soldat John Marvin Steele, du moins son mannequin et son parachute accrochés sur le clocher de Sainte Mère l’Eglise rappellent ses péripéties durant cette nuit du 5/6 juin 1944, immortalisées au cinéma dans « Le jour le plus long ».

               

Je rejoins ensuite Utah Beach, le cimetière allemand de La Cambe puis l’impressionnante Pointe du Hoc avec son sol et ses blockhaus dévastés par les tirs d’artillerie qui ont précédés sa prise d’assaut héroïque par les hommes du 2ème Bataillon de Rangers US. Puis c’est Omaha Beach « la sanglante » … sur ces quelques kilomètres de sable, 4700 soldats ont été tués et 2000 blessés ce 6 juin 1944. 

                    

L’immense cimetière américain de Colleville sur Mer, sur le plateau qui surplombe la plage, est un lieu de mémoire vraiment poignant et qui impose le respect.

Voilà ensuite Gold et les vestiges du port artificiel d’Arromanches. Les "Mulberry’s" forcent l’admiration par les prouesses logistiques déployées, puis Juno qui partage avec Omaha le taux de pertes humaines le plus important (canadiens). Pensées également au 1er Bataillon de Fusiliers Marins, seuls français des FFL, qui ont débarqués ce 6 juin sous le commandement du Capitaine de Corvette Philippe Kieffer.

Pour terminer ce parcours « D-Day », je ne manque pas de m’enfoncer un peu dans les terres en remontant le canal de Caen, à partir de Ouistreham, pour rejoindre Pegasus Bridge. Ce pont stratégique marque la limite Est du front.

Cette fois-ci, je me projète pilote d’un des 3 planeurs Horsa de la 6th Aiborne Division britannique, sous les ordres du Major Howard, qui se posèrent aux abords immédiats du pont pour le prendre d’assaut et libérer la 1ère maison française sur la berge opposée…

Bien que cerclant autour de l’édifice à seulement 800 ft sol, la zone de posé des 3 planeurs semble ridiculement petite et contrainte. Quand on sait que les pilotes ont réussi le tour de force de s’y poser en pleine nuit… Quel exploit !

L’un de ces planeurs est visible dans l’enceinte du musée voisin.

Il est temps maintenant de se reconcentrer sur la nav. Le 1er point de report Whisky Golf de la CTR de Deauville est devant moi. Je quitte le SIV et contacte Deauville.

J’ai de la chance, l’activité aérienne n’est pas très importante et le contrôleur m’autorise à cheminer tranquillement en suivant le trait de côte.

Conformément à sa demande, je me signale à 30s de couper l’axe de la piste 30, puis je vais tourner Honfleur pour quelques photos. Le contrôleur est sympa, il me laisse l’altitude "à convenance".

Le passage du Pont de Normandie à moins de 200m du pylône nord est grandiose (point de report Echo Delta – Pylône Sud).

                      

Je remonte la Seine par Novembre Golf jusqu’au Pont de Tancarville … en faisant bien attention de ne pas trop « prendre large » à l’Est car la zone interdite P27 (raffinerie) est toute proche.

Demi-tour, comme convenu, j’en informe le contrôle en lui faisant part de mon intention d’aller me poser sur l’aéroport du Havre – Octeville. Au passage, je tangente lentement l’immense port du Havre. La lumière est magnifique, le soleil est déjà bien bas sur l’horizon face à moi. La mer scintille de mille feux.

Je quitte la CTR de Deauville pour contacter l’AFIS du Havre.

Chouette… c’est la piste 22 en service. La branche « vent arrière » se fait en longeant les falaises.

C’est l’effervescence sur le terrain, j’arrive en pleine « portes ouvertes » de l’aéroclub local. Sur le tarmac, je contourne  un Alphajet de l’Armée de l’Air et une Gazelle de l’ALAT, pour rejoindre la pompe et refueler.

20h15 : il faut déjà repartir. Nous avions initialement prévu de nous poser à Saint-Valéry-en-Caux pour y passer la nuit. Malheureusement, un Notam limitant l’usage de l’aérodrome aux seuls avions basés nous a obligés à revoir nos plans (là encore, cela démontre que la prise préalable de ces informations est très importante. J’apprendrais d’ailleurs à mon retour qu’un pilote qui n’avait pas connaissance de ce Notam s’est enlisé sur la piste…)

Du coup, nous irons nous poser à Dieppe pour la nuit.

Nous quittons Le Havre par la piste 22. A cette heure tardive, il n’y a plus d’AFIS, nous sommes en auto-information. Le décollage se fait dans un air très calme, nous sommes baignés d’une douce lumière dorée. La mer est d’huile… un vrai lac !

Large virage par la gauche pour longer les falaises de craie en direction d’Etretat. Au passage, nous survolons un Super Tanker, puis la magie des lieux nous envahit. Le décor des falaises d’Etretat, avec cette lumière et les conditions météo du moment, rendent l’instant magique.

J’opère un passage bas au-dessus du monument dédié à L’Oiseau Blanc de Nungesser et Coli pour leur rendre hommage. 

                   

Reprise du vol « à plat », nous survolons Fécamp, puis après avoir contourné la P32 (Centrale Nucléaire de Paluel) par la mer, je boucle ensuite au sud de cette zone pour dire bonjour à St Valéry en Caux et sa piste « historique ». En effet, à partir de décembre 44, s’implanta ici un immense camp de transit américain, le fameux camp "Lucky Strike". La piste, auparavant utilisée par la Luftwaffe, perdit alors pendant 2 ans sa fonctionnalité aéronautique pour devenir la voie de circulation centrale du camp, surnommée "New York Avenue". Cette véritable ville éphémère regroupait quelques 40 000 GI's, logés sous 11 600 tentes.

Cap sur Dieppe. A la radio, j’entends un autre avion dont l’indicatif est « Mosquito », qui opère une séquence d’entraînement au niveau du Havre puis informe le SIV qu’il va se poser à Dieppe. Nous devrions nous suivre de peu. Je m’attends à voir enfin de près le célèbre chasseur-bombardier britannique de la 2nde Guerre Mondiale.

Je choisis la piste 13, sur laquelle les roues du QN entrent doucement en contact. Alors que je gare le Robin au parking, le « Mosquito » s’annonce verticale terrain. En levant les yeux vers le ciel, ça n’est pas le Warbird que j’aperçois mais un très beau Pilatus PC 12 dans une livrée dorée.

Une fois au sol, l’appareil immatriculé au Luxembourg vient se ranger à côté du QN.

Ni une, ni deux, je saisis l’opportunité de rejoindre l’équipage pour visiter la machine. L’accueil de la co-pilote est très sympa et le commandant de bord m’installe dans son siège. Tout aussi sympa que sa collègue, il me rallume tous les écrans de son tableau de bord et pendant que nous échangeons sur des sujets très "aéronautiques", la co-pilote invite également mes passagers à monter à bord pour s’assoir dans les luxueux fauteuils en cuir.

Après cet intermède imprévu et très agréable, je termine de préparer le QN pour la nuit : manche bloqué, cales de roues, flammes.

Nous sautons ensuite dans le taxi pour un resto et une bonne nuit amplement méritée … Bilan de cette 1ère journée : 6h45 de vol ! Ni mes passagers ni moi ne nous sommes rendus compte du temps passé. Quelle journée mémorable.

Patrick MAURIN

                     

 Dans une prochaine édition, la suite de ce récit passionnant !

 

                                                         Aéroclub du Gâtinais

Rue de l'Aérodrome, 45700 Vimory
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